Cette histoire se dessine
Dans la pénombre d’une pièce.
Là où, dans un coin, l’on devine
Sur un porte manteau, une veste.
De l'autre côté, une armoire
Aux portes en lames de bois souillées.
Une armoire ayant un miroir
Dont le reflet est dépouillé.
Au milieu de cette pièce,
En contre-bas d'une marche,
Sur une cheminée, des photos
Et le tableau du patriarche.
Les cheveux gominés.
Le regard froid et la moustache.
Des photos à examiner
Pour que l'on sache ce qu'il s'y cache.
Une fratrie, des personnages
Dissimulant de lourds secrets.
Pas de ceux dont on fait l'étalage
Mais qui en silence se créent.
Si vous souhaitez les découvrir,
Il vous faudra être patient
Car ces secrets ont su tenir
Condamnés par l'épreuve du temps.
4 tiroirs entre-ouverts
Regorgent de « je » sans queue ni tête.
Des « je » sous forme de casse-tête
Se terminant en « je » d’échec.
De nombreux « je » de société
Dont les règles me sont inconnues.
Des « je » de rôle à faire l’été.
Des « je » où je me mets à nu.
Mais 3 tiroirs, à double tour
Sont, quant à eux, fermés à clé.
PASSÉ
PRÉSENT
FUTUR
Sur leur devanture est gravé.
Dans la pénombre d’un couloir
Aux portes en lames de bois souillées,
Une armoire ayant un miroir
Reflète ma silhouette dépouillée.
R.A.Z / GERBANDIER Cédric